Que faire pour que chiens et chats cohabitent en bonne intelligence à la maison ou en appartement ?


Souhaitant acquérir un chat, certains de  mes clients en éducation canine me questionnent sur les risques de cohabitation chien-chat dans l’espace familial, que ce soit en appartement ou en maison.

Ils souhaitent des recettes toutes prêtes pour que  leurs compagnons à 4 pattes développent une entente cordiale, ou tout du moins se tolèrent au quotidien. Je n’hésite pas à leur faire part de mon expérience personnelle car j’ai eu la chance, dans la maison parentale de mon enfance, de  voir chiens et chats se fréquenter avec bonheur.


Même si les recettes miracles n’existent pas (particulièrement pour faire cohabiter un terrier et un chat, 2 animaux aux modes de vie incompatibles), voici quelques recommandations qui devraient vous permettre d’habituer la grande majorité de vos chiens et chats à vivre harmonieusement ensemble.


COMPRENDRE LES DIFFÉRENCES ENTRE CHIENS ET CHATS

Il ne vous a certainement pas échappé que chiens et chats ne viennent pas de la même planète.


Quelques exemples :

  • A votre retour du travail (ou des courses), si le chien vous accueille en héros, le chat ne prendra même pas la peine d’ouvrir l’œil.
  • Quand le chat agite sa queue c’est pour monter de l’exaspération, alors que le chien interprète ce code comme une invitation à jouer.
  • Si le chien accepte de dormir sur le tapis que lui désigne le maître, le chat ira se coucher où bon lui semble, et souvent dans des endroits insolites.
  • Si le chien englouti littéralement tout ce que vous lui donnez, le chat ne mangera que le nécessaire et gardera le surplus pour plus tard.
  • Si l’espace du chien est en 2D (sol ou éventuellement canapé), le chat évolue dans un environnement 3D, du sol au plafond

Avec ces quelques exemples, parmi d’autres,  vous comprenez qu’il sera difficile de demander à nos compagnons félins et canins de s’adapter l’un à l’autre. Et pourtant, cela n’a rien d’impossible bien au contraire. Mais avant tout, une bonne préparation à la future collocation s’impose !


BIEN ORGANISER LES ESPACES DE VIE DE CHACUN

Le chat Honey perché sur le frigo de la cuisine
Un chat a besoin d’un coin hors de portée du chien

Nous avons vu que le chien vivait dans un monde en 2D, alors que le chat utilisait tout l’espace disponible.

Dans l’espace de vie en commun, le premier aménagement à prévoir est donc d’offrir des surfaces en hauteur pour votre chat, comme des dessus d’armoires ou de commodes, des hauts de vaisseliers ou de frigos, des niches murales accessibles (via un proche radiateur par exemple), bref des lieux surélevés mais abordables sans effort surdimensionné, hors de portée des chiens et permettant d’avoir une vue globale sur la maisonnée.


De la même manière, le coin repas des chats sera aménagé en hauteur et inaccessible pour les chiens, sous peine de voir disparaitre prématurément les croquettes de la journée. Pas de risque en revanche pour la gamelle du chien qui sera rapidement vidée avant que le chat ne rapplique. Et si ce n’est pas le cas, le chat ne risque pas d’intoxication alimentaire en mangeant quelques croquettes de son compère.


Un autre sujet de préoccupation concerne la litière du chat, une véritable « boîte à friandises » pour les chiens. Là aussi, pour éviter tout conflit inutile, la litière sera placée dans un endroit inaccessibles aux chiens.


S’INFORMER AUPRÈS DE L’ÉLEVEUR SI UNE SOCIALISATION A BIEN ÉTÉ EFFECTUÉE

Rien ne vaut une socialisation chien <-> chat effectuée dès le plus jeune âge par l’éleveur. Cette socialisation peut être à sens unique, mais il est préférable qu’elle ait eu lieu dans les 2 sens avant la première rencontre de nos 2 compères.


Ma mère Christine possède une chatterie de British Shorthair. Dès que les chattons ont 4 mois, elle leur présente, à tour de rôle les chiens de la maisonnée en commençant par la plus douce : Chanelle,  une chienne de race Epagneul Breton. Si tout se passe bien, elle continue avec Whisper, ma chienne Berger Allemand (très douce malgré son pedigree) avant de terminer par Vasco, un mâle Epagneul Breton au caractère très dominant. Ce programme de socialisation marche à merveille et est crucial pour le comportement futur de l’animal adulte dans sa famille d’accueil.


S’IMPLIQUER LORS DES PREMIÈRES RENCONTRES

Comme en amour chez les humains, la première rencontre est importante et conditionne souvent la suite de la relation. Les 2 compères devront être bien nourri avant la confrontation et il est souhaitable qu’ils aient pris connaissance des lieux, chacun à tour de rôle. N’hésitez pas à les faire jouer au préalable pour canaliser leurs énergies.

Ce lieu de rencontre (cuisine, salle à manger, couloir,…) devra comporter une voie de sortie pour permettre au chat de s’échapper en cas de nécessité. La possibilité de grimper sur un promontoire à proximité immédiate (commode, armoire) sera également à retenir.

Ensuite, il faudra vous armer de patience et surtout ne pas essayer de brusquer les choses. Si feulements et/ou aboiements sont les seules réponses a ce premier face à face, n’insistez pas !

Séparez les compères et prenez soin de les encourager (caresses, voix douce) pour leur faire comprendre que vous êtes heureux lorsqu’ils sont tous les 2 en votre présence. Reportez une nouvelle confrontation au lendemain !


Attention : Evitez de socialiser un chaton avec un chiot qui risque d’être trop joueur et qui pourrait intimider un frêle chaton. Pour la première rencontre, donnez plutôt préférence à un chien adulte et idéalement à une chienne.


ENTRETENIR LA BONNE ENTENTE SUR LA DURÉE

Si vous savez être patient et si vous suivez les précautions précédemment citées (voie de secours, surfaces de repos en hauteur,..) il n’y pas de raison que vos comparses ne deviennent pas les meilleurs amis du monde ou tout au moins n’installent pas entre eux un motus vivendi de non-agression.

Votre rôle en tant que maître de maison sera évidemment fondamental pour la qualité de cette relation dans la durée. Vous devrez entre autre vous assurer que l’espace physique est suffisamment dégagé pour palier à tout souhait de replis immédiat du chat.


Être « comme chien et chat  » : ce n’est pas une fatalité !

Comme je vous disais au début de cet article, pendant mes jeunes années dans la maison familiale, j’ai côtoyé une ribambelle de chats et chatons qui s’entendaient à merveille avec les 2 épagneuls bretons de mes parents, tout comme avec ma chienne de race Berger Allemand. En suivant les quelques recommandations ci-dessus, il n’y  a pas de raison que vous n’arriviez pas, vous aussi, à assurer la meilleure entente possible entre les chiens et chats de votre maisonnée.

Mais si vous rencontrez la moindre difficulté, n’hésitez pas à me passer un coup de fil, je pourrais voir avec vous comment arriver à une situation acceptable !

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